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Résistance

Résistance est un collectif de membres du Parti communiste français (fédération du Nord, section de Lille).

Le communisme expliqué à ma grand-mère

Publié le 2 Février 2010 par Résistance in Entretiens avec ma grand-mère

 

 

Communisme

Dis-moi, mon petit, tu parles toujours de communistes et de communisme ! Mais qu’est-ce que c’est à la fin ?

 

 Les communistes sont ceux qui, solidement organisés dans leur parti, oeuvrent à rassembler la classe ouvrière et ses alliés contre l’exploitation capitaliste. Le communisme, c’est le but à atteindre après le renversement du capitalisme : la Révolution !

On peut voir les choses comme ça : le peuple, en France, a comme noyau la classe ouvrière. Aujourd’hui, c’est 30 % de la population.

Tout près on a les employés, 20 %. Il n’est pas rare qu’un ouvrier soit marié à une employée. Ça fait déjà la moitié de la population.

Il faut aussi ajouter d’autres groupes sociaux qui ont des intérêts proches : des enseignants, des agents de maîtrise, certains intellectuels, la jeunesse lycéenne et étudiante qui, souvent, choisissent le camp du peuple. Emmanuel Todd, démographe, fait les comptes dans son dernier livre « Après la démocratie» : 66 % de la population forment le peuple, 33 % sont hésitants, et 0,1 % forme l’ennemi de classe. Comme disait Charles Tillon le 17 juin 41, en appelant le peuple de France à la Résistance : « Il est le nombre : uni il sera la force ».

 

Ça a l’air facile comme ça, mais c’est pas vrai : il y a bien des ouvriers qui sont réactionnaires. Et qui ont voté pour Sarkozy !C ’est avec eux que tu vas faire ta révolution ?

  

Tu as raison, c’est tout le problème. Certains sont bel et bien ouvriers, et donc exploités, mais ils ne le savent pas ! Ou plutôt ils n’ont pas compris le rôle qu’ils ont dans la production capitaliste. Ils pensent que leurs salaires sont juste, et qu’on ne peut pas faire grand-chose. Ils ont tort, et c’est aux communistes de les convaincre.

Il faut aussi voir que la bourgeoisie, ce 0,1 % de la population dont je parlais, soit quelques dizaines de familles, ont d’énormes moyens. Financiers d’abord, bien sûr, mais ils sont aussi cultivés, ont parfaitement conscience d’être la classe sociale dominante, se savent menacés, et agissent en conséquence. Et ce n’est pas toujours le cas dans le camp du peuple, c’est vrai. Les possédants ont surtout, à l’heure actuelle, un énorme atout dans leur manche, c’est la presse, toute la presse : les journaux (à part Résistance et  quelques autres, bien rares), les radios, les télés. Avec une armée d’experts, de sondeurs, d’éditorialistes aux ordres de la bourgeoisie.

Le combat pour la vérité est bien long et difficile. Mais aucun mensonge ne peut masquer les faits. Par exemple, il n’y a pas si longtemps, le gouvernement (entièrement au service des exploiteurs) répondait aux revendications salariales, que les caisses étaient vides, que la France était en faillite, etc. Puis la crise économique arrive (dont ils sont les seuls responsables), et brusquement, il y a des centaines de milliards pour les banques, l’automobile, etc.

Il faut expliquer tout ça, non ? Et, sous nos yeux, ont voit la mobilisation s’organiser, la conscience progresser. Et dans les Antilles, par exemple, le mouvement est devenu rapidement très fort.



 Mais c’est pas parce qu’il y a eu quelques manif où tu m’as emmenée, et même une grève générale en Guadeloupe que la révolution va venir toute seule !

 

Bien sûr. Pour que la Révolution ait lieu, il faut rassembler deux conditions : d’une part que « ceux d’en bas » constatent que la situation ne peut plus durer, c'est-à-dire que la classe ouvrière et ses alliés soient forts et prêts autour de son Parti Communiste, et que«  ceux d’en haut » ne puissent plus se maintenir, parce qu’ils sont devenus trop faibles, et trop divisés. C’est ce qui s’est passé en Russie en 1917, dans le contexte de la deuxième guerre mondiale, en Chine en 1949, après une longue lutte de libération nationale, ou à Cuba en 1959 dans le contexte d’une bourgeoisie compradore, veule et divisée. Deux conditions donc : des circonstances favorables, et une bonne préparation. Si l’une des conditions manque, ça ne marche pas. Par exemple à la Libération en 1945, l’organisation était là, mais les circonstances, disons, n’étaient pas suffisamment favorables.

En 1968, les circonstances étaient favorables (souviens-toi de De Gaulle qui part en Allemagne chercher le soutien de l’armée), mais l’organisation n’était pas à la hauteur.

 

Mais dis donc, ce n’est pas très démocratique, tout ça ! Tu veux la guerre ?

 

Oh non, je ne veux pas la guerre. D’ailleurs, les armes, et l’art de s’en servir sont de l’autre coté ! La police et l’armée ne s’entraînent pas pour rien. D’autre part, la démocratie que nous vivons doit être clairement nommée : c’est une démocratie bourgeoisie, au service de la bourgeoisie. Souviens-toi de quel coté est la presse ! Donc, ce n’est pas par un vote favorable que la Révolution se fera. L’expérience montre que lorsque les résultats d’un vote déplaît à la bourgeoisie, elle n’en tient pas compte.

Je te sens sceptique,  tu veux des exemples ? Le référendum contre le TCE en 2005 a-t-il été respecté ? L’élection du Hamas en Palestine a-telle été respectée. Faut pas croire à la démocratie bourgeoise comme solution. Il faut sans doute participer (et encore pas tout le temps !), mais sans se faire d’illusions. De plus, il faut prévoir les réactions violentes de la bourgeoisie qui n’acceptera donc pas comme ça de se voir dépossédée de ses moyens de productions. Et se préparer !

 

Ses moyens de quoi ?

 

Ses moyens de productions, c'est-à-dire les usines, les machines, les stocks de matières premières, les banques, les moyens de transports, les moyens de communication, y compris les médias, etc. Après la Révolution, tout cela devra être confisqué par la classe ouvrière et ses alliés organisés autour de son Parti Communiste.

C’est nécessaire pour que la production soit réorganisée au profit de la majorité, soit maîtrisée par le peuple lui-même. C’est sûr, ça va pas faire plaisir à la bourgeoisie, et il faudra savoir lui résister par le peuple en arme. C’est ce que les révolutionnaires français de 1789 ont bien dû faire ! D’ailleurs, c’est l’ensemble de l’Etat qui devra être transformé : on voit bien qu’il faudra changer la police pour créer une police populaire. De même pour la justice, l’enseignement, la diplomatie : le pouvoir prolétarien ne pourra pas garder les anciens ambassadeurs, il en faudra de nouveau, acquis au nouveau régime.



Toujours pas de démocratie ? Et un parti unique qui régente  tout ?

 

La démocratie, si ! La démocratie prolétarienne ! Elle aura pour rôle d’organiser des débats sur les orientations politiques, sociales et culturelles. C’est aussi son rôle que de faire désigner les dirigeants à tous les niveaux. Quant au Parti unique, c’est l’épouvantail habituel de la bourgeoisie. Mais remarque que le multipartisme de la démocratie bourgeoise ne remet pas la bourgeoisie en cause. Pourquoi un multipartisme dans un régime prolétarien le

remettrait-il en cause ? Certes, le Parti Communiste sera très présent, mais il ne peut prétendre à organiser tout le monde. Des enseignants, ou des intellectuels, peut-être les paysans, ou encore d’autres classes intermédiaires estimeront-ils utiles d’avoir leur propre parti. D’ailleurs, ces partis apparaîtront certainement avant la Révolution et y auront contribué. Bien sûr, pour les autres, ceux qui l’auront combattu, se sera surement plus difficile !

 

Et c’est ça le communisme ?

 

Non, pas encore. Ce que je décris est l’instauration du socialisme. Il y a encore des classes sociales qui s’affrontent, mais dans des conditions favorables pour le peuple. Après un temps, ces contradictions s’atténueront pour finalement disparaitre. Ce sera alors une société d’abondance, respectueuse des hommes et de leur

environnement. Alors on pourra commencer à parler de communisme !

Commenter cet article
S
<br /> C'est pas mal, ton idée de communisme "expliqué à ma grand-mère"... Bon, tu aurais pu prendre un autre exemple que la révolution de 1789, une révolution BOURGEOISE. La révolution russe par exemple,<br /> 1917-1921, la résistance aux Blancs et à 14 armées étrangères.<br /> <br /> Sinon, je ne suis pas d'accord avec ta conception de l'atlantisme : ça laisse penser que Sarkozy est un "gouverneur US" en France. Alors qu'il représente bel et bien l'impérialisme français ! Lis<br /> ceci : http://servirlepeuple.over-blog.com/pages/De_quoi_Sarkozy_estil_le_nom_-1842099.html<br /> <br /> Idem, l'armée française n'était pas "meilleure" avant 1996, quand elle était de conscription. Il y a de toute façon toujours eu des troupes professionnelles, et en Algérie c'était ça : des<br /> conscrits qui faisaient les plantons, et des troupes pro qui massacraient et torturaient. L'armée française n'était pas meilleure à cette époque !<br /> <br /> Et la Serbie n'était pas un État national. C'était un État capitaliste bureaucratique, social-fasciste, lié à l'impérialisme français (qui l'a soutenu jusqu'en 94, puis lâché) et russe. Les ML et<br /> les maoïstes de France se distinguent d'ailleurs des révisionnistes sur cette question : considérer que la lutte des Albanais du Kosovo était juste. Ce qui ne veut pas dire soutenir l'UCK, encore<br /> moins l'OTAN...<br /> <br /> Voilà, sur ces précisions, bonne chance pour ton blog ! Je réserve encore ma décision pour la communauté Communisme-maoïsme... disons que tu es stagiaire ;-)<br /> <br /> <br />
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